Le marché du cannabidiol (CBD) en France a connu une transformation remarquable ces dernières années. Longtemps dans une zone d’incertitude juridique, le CBD a vu son cadre légal évoluer significativement en 2025, avec l’autorisation de la vente des fleurs de CBD et l’augmentation du seuil de THC à 0,3%. Cette évolution marque un tournant pour les consommateurs comme pour les professionnels du secteur. Voici tout ce qu’il faut savoir sur la réglementation actuelle.
Le CBD en France : un cadre légal enfin stabilisé
L’évolution progressive depuis 2020
Jusqu’à la fin de l’année 2020, les produits contenant du CBD étaient interdits en France, en tant qu’extraits du chanvre. Cette interdiction découlait des conventions internationales et des dispositions du code de la santé publique qui assimilaient tous les dérivés du cannabis aux stupéfiants.
Le tournant s’est amorcé avec l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 19 novembre 2020, qui a clarifié que le CBD n’est ni un stupéfiant, ni un médicament. Cette décision s’appuyait sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, qui avait déclaré la substance issue du chanvre comme non toxique et non addictive.
La décision historique du Conseil d’État
Une décision du Conseil d’État du 22 décembre 2022 a annulé l’arrêté CBD interdisant la vente des fleurs et feuilles de cannabis sans propriétés stupéfiantes. Cette annulation a définitivement légalisé la commercialisation des fleurs de CBD, mettant fin à des mois d’incertitude pour les professionnels du secteur.
L’arrêté du 30 décembre 2021 avait tenté d’interdire la vente de fleurs et de feuilles de chanvre CBD, principalement pour des raisons d’ordre public. Les autorités craignaient qu’il soit trop difficile pour les forces de l’ordre de distinguer visuellement les fleurs de CBD légales du cannabis illégal.
Le nouveau seuil de THC : passage à 0,3%
Suite à des débats et aux pressions des acteurs du marché, le seuil légal de THC dans les produits CBD a été porté à 0,3% en 2025. Cette évolution, longtemps attendue, aligne enfin la France sur les standards européens et permet d’utiliser une plus grande diversité de variétés de chanvre.
Cette harmonisation facilite considérablement les échanges commerciaux au sein de l’Union européenne et offre aux producteurs français un accès à des variétés plus performantes.
Ce qui est autorisé en 2025 : tous les produits sous conditions
Les fleurs et résines enfin légalisées
Les fleurs et résines de CBD sont bel et bien légales en France en 2025, sous conditions. Les consommateurs peuvent désormais acheter, posséder et consommer ces produits en toute légalité, à condition qu’ils respectent le taux maximum de 0,3% de THC.
Cependant, il existe une interdiction formelle de fumer les fleurs de CBD (car assimilé à un usage récréatif du cannabis). Les autorités recommandent privilégier l’infusion ou la vaporisation pour profiter des bienfaits sans enfreindre la loi.
Une gamme complète de produits autorisés
Tous les produits (huiles, e-liquides, fleurs, cosmétiques…) sont autorisés, à condition de respecter la réglementation. Cette ouverture du marché permet aux consommateurs d’accéder à une offre diversifiée selon leurs préférences et besoins.
Les cosmétiques CBD bénéficient d’un statut particulièrement favorable. Les produits à base de CBD sont déclarables depuis des années, et on trouve même des extraits de CBD bio dans les produits de soins, offrant une action ciblée pour apaiser douleurs musculaires, inflammations et problèmes de peau.
Les compléments alimentaires sous surveillance renforcée
Depuis le milieu de l’année 2023, tous les produits alimentaires avec du cannabidiol doivent être déclarés comme compléments alimentaires auprès de la DGAL. Cette obligation renforce la sécurité des consommateurs en garantissant la traçabilité et la qualité des produits.
Les huiles CBD, gélules, bonbons et chewing-gums doivent désormais être enregistrés sur la plateforme TéléiCare pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché français.
Les nouvelles restrictions et interdictions
L’interdiction des cannabinoïdes de synthèse
Après des mois d’enquêtes, tous les cannabinoïdes de synthèse vendus dans des magasins de CBD font l’objet d’une interdiction depuis le 3 juin 2024. Cette réglementation concerne notamment le H4CBD, H2CBD, le HHCO, le HHCP, le HHCPO, le THCP et le THCA.
Cette décision de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) vise à protéger les consommateurs de molécules potentiellement dangereuses, souvent plus puissantes que le CBD et le THC naturels.
La culture domestique toujours interdite
Il est toujours interdit de cultiver du chanvre à domicile en France, même s’il contient moins de 0,3% de THC. Seuls des agricu